La trace perdue du sauveur du monde


Sa trace se perd ensuite, jusqu’en 1900, date à laquelle l’œuvre a été acquise par Sir Frederick Cook. Mais à ce moment-là la peinture avait été endommagée, défigurée par un repeint et sa paternité oubliée. Les descendants de Cook l’ont vendue aux enchères en 1958. Elle a rapporté 45 livres sterling. Une photo prise avant 1912 témoigne de son aspect très dégradé à ce moment-là. En 2005, la peinture a été acquise par un fonds américain et étudié par Robert Simon, un historien de l’art et marchand privé. Après une restauration importante, la peinture a été montrée à une série de spécialistes internationaux. Une majorité s’est dessinée sur le fait que ce Salvator mundi était bien l’original. En revanche, les experts ont pu déterminer, en comparant l’état actuel du tableau à une photographie de l’œuvre réalisée en 1905, que seule la main droite du Christ, celle qui bénit, n’a pas été ruinée par les restaurations successives, les repeints et les vernis. Les avis varient légèrement en ce qui concerne la datation, certains assignant ce travail à la fin des années 1490, et d’autres le plaçant après 1500. La supériorité de cette œuvre par rapport aux autres ayant le même sujet serait nette. Surtout les photographies en laboratoire auraient mis en évidence quelques repentirs dans les couches sous-jacentes, signe d’un orignal, quand l’intelligence cherche encore et que la main hésite… Un tiers a offert une garantie sur le tableau, ce qui signifie qu’il sera vendu, quoi qu’il arrive lors de la vente du 15 novembre, aux alentours de 100 millions de dollars, a expliqué à l’AFP François de Poortere, responsable des tableaux anciens au sein de Christie’s New York. Avant la vente, le tableau va voyager à Hong Kong, San Francisco et Londres, où il sera, à chaque fois exposé, avant de l’être à New York durant les jours précédents l’enchère. Cette vente interviendra après l’annonce, il y a quelques jours, de l’authentification d’un dessin du maître, conservé dans les collections du musée de Chantilly. Il s’agit d’une Joconde aux seins nus, longtemps considérée comme une copie. La découverte est le fruit des multiples recherches engagées au Louvre dans la perspective du 500e anniversaire de la mort du peintre. Ces célébrations auront lieu en juin 2019 à Paris et à Chantilly. Le dessin de «la Joconde aux seins nus» sera notamment exposé.